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UN PEU D'HISTOIRE SUR LE PAPIER

Au fur et à mesure de son évolution, l’homme a toujours éprouvé le besoin de s’exprimer graphiquement, en utilisant divers supports. Tout d’abord sur les parois des cavernes, sur des objets en os, des tablettes en argile, puis sur le marbre, le bronze, le bois ou la cire.

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Par la suite, le besoin s’est fait sentir de trouver un support plus léger, plus facile à transporter. En trois régions éloignées du globe furent mis au point, de façon indépendante, des supports fibreux  aux caractéristiques similaires :

 

Dans le bassin méditerranéen : le papyrus, cette belle plante aquatique qui peut atteindre jusqu’à six mètres de haut a été utilisée par la civilisation égyptienne dès 3200 avant J.-C.  

 

En Amérique : le papier précolombien, conçu à base de fibres végétales a été mis au point bien avant la conquête espagnole. Des fouilles effectuées au Pérou on permit de découvrir les restes d’un papier fabriqué à partir d’écorces datant de 2100 avant J.-C.

 

En Extrême-Orient : le papier connu aujourd’hui.

La technique originelle d’élaboration du papier fut formulée par le chinois Han Hsin entre 247 et 195 av. J.-C. Il fut le premier à utiliser le matelas fibreux formé par la bourre et les déchets de cocons de soie pour créer un mince feutre servant de support à des textes écrits.

Il faudra encore attendre trois siècles, en l’an 105 après J.-C. pour que l’on découvre l’invention du papier, si essentielle dans l’histoire de l’humanité.

En effet, à la demande de son empereur, Tsai-Lun (ou Cai-Lun), mit au point une pâte à papier après des essais avec toutes sortes de fibres végétales extraites de  chiffons, de chanvre, de bambous, d’écorces de mûriers. Celle-ci permettait la fabrication de feuilles pouvant servir de support à une expression graphique. Ainsi naquit, en Chine,  le premier papier de l’histoire.

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Puis le papier emprunta la route de la soie avec les caravanes en direction de l’Asie centrale avant d’atteindre l’Occident. En l’an 751, les Arabes, vainqueurs de la bataille de Samarcande, découvrirent le secret de fabrication du papier qui leur fut révélé par les prisonniers Chinois, artisans papetiers.

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Les Arabes développèrent le papier à partir de chiffons, mirent au point les tamis métalliques et l’emploi de pâtes d’amidon de blé pour l’encollage. Ils créèrent les premiers moulins à papier en Asie Mineure et en Afrique du nord, et introduisirent le papier en Europe via la Péninsule Ibérique.


 

Le papier en Europe

 

Les premiers moulins à papier voient jour dans la vieille Europe, à commencer par l’Espagne dès le XIe siècle : en Andalousie vers 1056 puis dans la région de Valence (Jativa) au milieu du XIIe siècle.

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Cette fabrication se développe ensuite :

XIIe siècle : France (1189)

XIIIe siècle : Italie (1230)

XIVe siècle : Allemagne (1390)

XVe siècle : Grande-Bretagne (1494)

Fin du XVIe siècle : Russie, Suède, puis Etats-Unis.

 

Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, le papier fut fabriqué exclusivement à la main.

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De grandes inventions furent déterminantes pour son évolution :

- l’imprimerie par Gutenberg en 1450

- le cylindre en 1670 - ancêtre de la pile hollandaise en 1694 (qui n’arrivera en France qu’au XVIIIe siècle)

- la machine à papier en continu en 1798 mise au point par Louis-Nicolas Robert.

 

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Le parchemin

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Il est fabriqué en général à partir d’une peau de mouton, de veau ou de chèvre. Il fut inventé par les peuples nomades d’Asie Mineure au IIe siècle av. J.-C., dans le royaume de Pergame (dont il tient son nom) et remplaça le papyrus dont le pharaon Ptolémée V y avait interdit l’exportation.

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Le parchemin a été abondamment utilisé durant tout le Moyen Age pour les manuscrits, documents officiels, etc. Il a remplacé ainsi le papyrus, définitivement disparu au cours du VIIIe siècle. A la fin du XIVe siècle, on s’en sert essentiellement pour la réalisation de documents précieux. Il sera remplacé par le papier après l’invention de l’imprimerie par Gutemberg.

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Pour remplacer la pile à maillets qui sert à déchiqueter les fibres de chiffons dans la cuve, les papetiers hollandais inventent une machine appelée cylindre hollandais qui deviendra la « pile hollandaise ». Une sorte de cuve remplie d’eau au centre de laquelle une roue aux lames acérées défibre les chiffons.
 

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En 1798, Louis-Nicolas Robert conçoit la première machine à papier en continu, ancêtre des actuelles machines à papier industrielles, produisant des bandes de papier de 12 à 15 mètres de long.

 

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Et après ?

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Au XIXe siècle, les moulins traditionnels ferment les uns après les autres face  au développement des grandes industries papetières. Celles-ci utilisent le bois pour fabriquer du papier en continu. Aujourd’hui, l’essentiel de la production est assuré par ces grandes industries. Mais, partout en France, des artisans passionnés ont repris d’anciens moulins ou créé de nouveaux lieux de production. Ils perpétuent ainsi la tradition et remettent le papier traditionnel au goût du jour.

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